Le rendez-vous du RYC À Rocamadour, c'était pour un petit nouveau l'événement à ne pas manquer. Un tournant aussi : il fallait se rendre à l'abbaye avant - juste avant - que le recteur de Rocamadour et cofondateur de la jeune et noble association descende de son rocher pour aller rouler sa bosse à Cahors.
J'étais loin d'imaginer l'empreinte que ces quelques jours laisseraient sur moi : empreinte des gens, du lieu, des cérémonies et du RYC.
Comment ne pas fondre sous la chaleur et la bienveillance de tous ces inconnus venus d'un peu partout qui vous adoubent d'un coup de potion magique de couleur rose et d'une louche de salade de pâtes dont le Créateur lui-même ne détient pas la recette ?
Loger au château est un luxe exceptionnel. Passer la nuit dans l'enceinte de l'abbaye, c'est mieux encore que de dormir dans une île. Descendre le chemin de croix pour les offices, le remonter pour prendre un repos mérité. La verticalité du lieu agit sur l'homme et l'amène tout naturellement à suivre sa pente en montant. Il y gagne des auréoles sous les bras.
Les vêpres, la messe, tous les offices célébrés dans l'abbaye, certains avec un faste non démenti par les chaussures de sport bigarrées qui dépassent des surplis des enfants de chœur, ont ce cachet solennel et simple qui touche jusqu'au mécréant le plus endurci.
Et que dire de la procession organisée à l'occasion de la réinstallation des reliques de Saint Amadour ? Le RYC devait sa participation à l'ouverture réussie des deux voies maritimes du pèlerinage, conclu pedibus par Blandine et quelques autres. Pour la peine, tous les membres du RYC allaient porter la vierge qui avait été du voyage et - insigne honneur - une maquette de navire ancienne rarement exhibée. Pour qui y était, ce moment partagé a quelque chose d'intime qui invite au silence. Pour qui n'y était pas, qu'on s'imagine le recueillement d'une descente aux flambeaux dans les ruelles d'un Moyen-Âge sans badauds ; sur les lèvres et dans les prunelles des porteurs et marcheurs du RYC, hommes et femmes, qui se relaient - ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas -, on voit poindre un sourire qui vient de l'intérieur. Ronan, le bon pasteur, est tout devant.
Le RYC est une personne. Morale certes, mais ni moralisante ni démoralisante. La preuve : son AG, très réglementaire et très gaie grâce au professionnalisme et à la décontraction du bureau et de son président, grâce aussi à la verve foisonnante du recteur.
Le RYC est composé de personnes, physiques celles-là. Et qui, dieu merci, ne se rincent pas à l'huile de ricin. Le rire et du vin. Pardon, le rire est divin. En définitive, Le hic avec le RYC, c'est que tout a une fin.
Un peu ric-rac comme conclusion ? Mais non puisque tout va recommencer : les projets abondent ! Comme à Rocamadour, " RYC un jour, RYC toujours !", crie le moussaillon dans un bel élan d'optimisme. Quoi de plus normal ? On ne prête qu'au RYC.
Christian
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